A 70 ans passés, le Franco-Grec Panayotis Taloumis, surnommé "Pana" par ses amis, reste un homme d'affaires autoritaire qui tient fermement les rênes de son groupe. Véritable self-made man débarqué sur la Grande Ile à l'adolescence, il a créé sa première société, TAF, à la fin des années 60. Spécialisée dans l'agroalimentaire et notamment dans le café, cette entreprise a largement prospéré dans les années 70, lui permettant de fonder près d'une dizaine d'autres firmes aux fonctions variées (distribution, embouteillage, automobile, immobilier, cacao etc.) tout au long des décennies 80 et 90.


Paternaliste, Taloumis est un patron de la vieille école qui gagne le soutien des 1 500 salariés de son groupe en leur distribuant des faveurs à sa guise (prise en charge des frais hospitaliers des moins aisés d'entre eux, par exemple). En retour, les bénéficiaires lui vouent une loyauté sans faille. Malgré ses airs sévères, la confiance qu'il avait placée en certains de ses cadres supérieurs, dont plusieurs venus de Grèce, n'a pas toujours été récompensée. Certaines de ses sociétés ont en effet été la cible de détournement de recettes. Peut-être pour ne plus répéter les mêmes erreurs, mais surtout afin de conserver son groupe dans le giron familial, Taloumis a récemment placé ses deux jeunes fils, Ioannis et Vassilis, à la tête de ses sociétés afin de préparer sa succession. Il se repose désormais beaucoup sur eux, ainsi que sur son épouse Chantal Guérin Taloumis, qui fait elle aussi partie des dirigeants du groupe.

Très introduit et de longue date parmi les élites malgaches, Panayotis Taloumis bénéficie aussi de sa position de consul honoraire de Grèce et de Chypre pour faire fructifier ses contacts avec les autorités malgaches, même s'il n'est pas un grand adepte des mondanités. Il a ainsi vécu sans anicroche la succession des divers régimes politiques à Antananarivo ces dernières décennies. En outre, il possède de nombreuses connexions dans les milieux d'affaires où il compte quelques partenaires et amis.