Installé à la State House depuis trente ans, le président Yoweri Museveni (M7, selon son diminutif de campagne) brigue, à 71 ans, un cinquième mandat qu'il espère remporter grâce à sa maîtrise de l'Etat et du National Resistance Movement (NRM, gouvernemental), ainsi qu'à ses nombreux relais familiaux. Cependant, il aura fort à faire, compte tenu de son âge, pour mener cet ultime mandat à son terme en 2021.

En prévision de la grande empoignade que constituera l'après-Museveni, plusieurs de ses parents, dont sa femme Janet et son frère Salim Saleh, cherchent déjà à renforcer leur influence au sein des instances du NRM. Car la famille présidentielle, incrustée dans les strates du pouvoir, ne se laissera pas déposséder de son rang, à l'image de la première dame, par ailleurs ministre et députée sortante, qui a édifié son propre clan autour de sa parentèle et de son réseau de chrétiens pentecôtistes.

Gloire de la lutte armée des années 80, le jeune frère de M7, le général Salim Saleh, cumule avec succès ses activités privées et ses fonctions de conseiller présidentiel, tout en disposant de connexions au sein des Uganda People's Defence Forces (UPDF) et du NRM.

Mis sur orbite par son père, le général Muhoozi Kainerugaba, chef du Special Forces Command (SFC), a la haute main sur la sécurité présidentielle et sur celle des concessions pétrolières. Ses trois sœurs - Natasha, Patience et Diana - et leurs époux respectifs, tous d'ethnie hima et chrétiens évangélistes, renforcent le maillage des Museveni dans les milieux d'affaires.

Enfin, d'autres dignitaires, parents par alliance de Janet, comme Sam Kutesa, Jim Muhwezi ou encore Henry Tumukunde, participent à des degrés divers à cette toile d'araignée présidentielle.