Dans un pays de 116 îles faiblement peuplé (un peu moins de 90 000 habitants) où les secteurs porteurs de l'économie se limitent au tourisme, au commerce et à la domiciliation de sociétés offshore, l'étroitesse du marché intérieur et le fort contrôle de l'Etat durant l'ère du parti unique (de 1977 à 1992) ont contribué à modeler le secteur privé. Les cinq hommes d'affaires de premier plan dont nous retraçons les trajectoires ont donc dû composer avec ces difficultés.


Actif dans les matériaux de construction et le tourisme, Joe Albert est sans doute l'entrepreneur autochtone qui pèse le plus lourd dans l'archipel, tandis que Glenny Savy, du fait de sa parenté avec l'ancien président France-Albert René, est le plus lié aux autorités seychelloises. Ayant construit son succès dans l'offshore avant de prendre la tête de la Seychelles Chamber of Commerce and Industry (SCCI) en 2013, Marco Francis est quant à lui représentatif d'une nouvelle génération entrepreneuriale qui a émergé avec le multipartisme et le desserrement de l'étau étatique sur l'économie.

Parmi la poignée d'investisseurs étrangers ayant obtenu la nationalité seychelloise, deux personnages ressortent : l'Indien Vaithinathaswamy Ramadoss et le Maldivien Ahmed Mahir Didi. Le premier, installé de longue date dans l'archipel, a été très lié au parti gouvernemental pendant deux décennies au moins. Grâce à ses connexions politiques, il a développé des activités lucratives dans plusieurs secteurs (jeux, hôtellerie, presse etc.). Didi, lui, n'a débarqué à Mahé qu'il y a un peu plus d'une décennie mais, adossé à un gros groupe des Maldives, il a déjà investi plusieurs dizaines de millions de dollars dans l'hôtellerie et le tourisme seychellois.