En accédant au pouvoir le 21 décembre 2010, le président Alpha Conde avait promis une "ère nouvelle". Deux ans plus tard, force est de constater que la gestion des ressources minières est plus que jamais le fait du prince. Depuis son palais de Sekhoutoureya à Conakry, Alpha Condé pilote en direct la manne minière via des réseaux soigneusement échafaudés. Mining Insiders Guinée décrypte ces différentes galaxies et analyse l'influence respective de leur quarantaine de membres, ainsi que leur imbrication à la façon des poupées russes.


Tout en haut de la pyramide, le premier cercle d'influence dans les mines est structuré autour de la présidence elle-même et du clan familial des Condé (lire le chapitre "Le clan familial"), dont la figure de proue est Mohamed Alpha Condé, le fils dauphin, chargé de mission auprès de son père. Ce système permet le contrôle de toutes les autres galaxies d'influence, à commencer par la myriade de conseillers à la présidence intervenant également dans les mines (lire le chapitre "Les conseillers-clés"), dont le plus en pointe à la mi-2012 était Alkhaly Yamoussa Bangoura. A cela s'ajoute une constellation de soutiens extérieurs très intrusifs dans les affaires minières (lire le chapitre "Les soutiens extérieurs"), les plus emblématiques étant les ONG du milliardaire philanthrope américain George Soros et de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair. Dans la sphère publique, le ministère des mines et la nouvelle Société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami), étatique (lire "Le public"), constituent des courroies de transmission stratégiques des décisions de la présidence. Mais l'influence du président Condé s'étend également dans le secteur privé via les capitaines d'industrie locaux ou les responsables guinéens de grands groupes miniers étrangers (lire le chapitre "Les opérateurs privés"). Enfin, les avocats et les missi dominici (lire le chapitre "Les intermédiaires") complètent cet étroit maillage d'un secteur qui est l'un des principaux pourvoyeurs de fonds du pays.