Franco-Malgache d'origine indienne (karana), marié à une Italienne et détenteur d'une carte de citoyen indien d'outre-mer, Ylias Akbaraly est un businessman tourné vers le monde. Il a été formé aux affaires par son père, né comme lui dans la Grande Ile, qui a créé la Société industrielle des produits de Madagascar (Sipromad) dans les années 70 et dont il a pris la relève. Ce groupe familial compte aujourd'hui près d'une vingtaine de compagnies dans divers secteurs (Madaphar, ITech, Hôtel de France, GS Aviation…), ainsi que des participations dans d'autres entreprises (Brink's Madagascar, Banque des Mascareignes-Madagascar, etc.).


Directeur général du groupe depuis 1991, Ylias Akbaraly a délégué la gestion quotidienne des affaires à la Réunionnaise Nelly Jirari, nommée directrice générale fin 2012, et se contente désormais du statut de président du conseil d'administration de Sipromad. Il n'en continue pas moins de cultiver ses bonnes relations avec le président de la Haute Autorité de transition (HAT), Andry Rajoelina, dit TGV. Ce dernier quittera son poste à l'issue du scrutin présidentiel prévu fin juillet 2013, auquel il ne sera pas candidat.

Toutefois, Ylias Akbaraly prend soin de ne pas trop étaler au grand jour ses relations amicales avec TGV. Car il a payé très cher, dans le passé, sa proximité avec le président Didier Ratsiraka et surtout avec les enfants de celui-ci avec lesquels il avait tissé un partenariat commercial début 2001. Cet épisode l'a marqué et lui a valu ensuite une petite traversée du désert lorsque Marc Ravalomanana a accédé au pouvoir en 2002. Ylias Akbaraly a alors fait le dos rond, puis s'est tourné vers des projets d'investissement à l'étranger (Maurice, Mozambique), avant de saluer en public la réélection de Ravalomanana en 2006. Toutefois, il n'a pas hésité ensuite à soutenir l'accession de TGV à la mairie d'Antananarivo en décembre 2007, puis à la présidence en mars 2009. Et c'est en bonne place qu'il figurait dans la tribune officielle, le 26 juin 2009, lors de la cérémonie commémorant le 49e anniversaire de l'indépendance de Madagascar, présidée par TGV mais boycottée par les diplomates occidentaux en poste à Antananarivo.

Ces dernières années, Ylias Akbaraly a toutefois cultivé son réseau international afin d'assurer la pérennité de ses affaires, au cas où sa proximité avec le pouvoir politique en place à Antananarivo viendrait de nouveau à s'effilocher.