Depuis son accession à la présidence, en 1999, Ismaïl Omar Guelleh (IOG) a structuré le noyau dur de son pouvoir autour de membres de son clan (Issa/Mamassan) qui trustent de nombreux postes clés, même si des alliés d'autres ethnies sont intégrés aux hautes sphères étatiques. Depuis quelques temps, IOG, contesté sur la scène nationale - notamment par la coalition d'opposition Union pour le salut national (USN) - et affaibli dans la région suite à ses déboires avec les Emirats arabes unis (LOI nº1403), a tendance à se recroqueviller sur le dernier carré de ses partisans, et plus encore sur sa parentèle, afin de préparer le scrutin présidentiel de 2016 auquel il envisage de se présenter.


Il renforce donc la toile d'araignée familiale tissée autour de son épouse, Kadra Mahamoud Haid, qui agit comme une sorte de vice-présidente, et de leurs deux filles (Haibado, la conseillère du chef de l'Etat, et Fatouma-Awo, la businesswoman). La première dame prépare par ailleurs en douce son fils Naguib Abdallah Kamil, né d'un premier mariage, à de hautes responsabilités politiques et aide la sœur de celui-ci, Nazli, dans ses activités commerciales. De son côté, IOG a des relations de connivence avec plusieurs de ses nombreux demi-frères actifs dans les affaires, surtout Saad Omar Guelleh, le directeur général de Port de Djibouti, dont les recettes constituent une manne financière pour le pays et la présidence. Enfin, l'un des cousins du chef de l'Etat, Djama Ali Guelleh, occupe toujours, contre vents et marées, le poste de directeur général de la société étatique Electricite de Djibouti (EDD), qui fut au début du règne d'IOG la vache à lait de son régime. Cette enquête exclusive décrypte par le menu les diverses ramifications de ce réseau familial.