Les multiples costumes qu'il a endossés, depuis son engagement estudiantin jusqu'à la présidence de l'Assemblée nationale en passant par celui de chef rebelle, ont permis à Guillaume Soro de se forger des réseaux aussi nombreux qu'hétéroclites. Formés en une décennie à peine, ceux-ci embrassent les domaines militaire, institutionnel ainsi que les milieux d'affaires, un cas assez rare dans la Côte d'Ivoire post-Félix Houphouët-Boigny.


Au cours de sa rapide ascension, le deuxième personnage de l'Etat ivoirien, 41 ans, n'a cessé de s'entourer d'une poignée de collaborateurs ayant fait leurs premières armes à ses côtés. Si cette fidélité répond aux valeurs de loyauté sous-tendues par son ethnie Senoufo, elle sert surtout la stratégie de conquête du pouvoir entreprise par Guillaume Soro, dauphin constitutionnel d'Alassane Ouattara.

Ministres, chefs de commandement militaire ou dirigeants d'institutions publiques, ces "frères d'armes", tels Souleymane Koné, Moussa Dosso, Hervé Touré ou Issiaka Ouattara, occupent aujourd'hui des postes au sommet de l'Etat ivoirien. Tous vouent une admiration pour le combat mené par celui qui s'est opposé au concept "d'Ivoirité" puis aux régimes successifs de Robert Guéï et de Laurent Gbagbo. Ces personnalités permettent à Guillaume Soro, premier ministre sans discontinuer de 2007 à 2012, d'étendre son influence à tous les domaines stratégiques.

A cette garde rapprochée viennent se greffer des amitiés que l'histoire chaotique de la Côte d'Ivoire ces dix dernières années a scellées. Outre le couple présidentiel, la galaxie de l'ancien chef de guerre s'est enrichie de nombreuses personnalités comme Mustapha Chafi, le conseiller spécial du président burkinabè Blaise Compaoré, l'architecte Pierre Fakhoury, ou encore de plusieurs figures issues du Rassemblement des républicains (RDR), dont Guillaume Soro convoite la tête dans l'hypothèse d'une course à la présidentielle en 2020.