Le très stratégique secteur des phosphates, pourvoyeur de 40% des recettes d'exportation du Togo, est géré à la présidence, voire directement par le président Faure Gnassingbe. C'est particulièrement vrai ces derniers mois, alors que le grand projet de relance de la filière, la mise en valeur des phosphates carbonatés, tarde à se concrétiser.
Aussi les principaux conseillers du président tentent-ils, chacun pour soi, de s'emparer de ce dossier, sous le regard de plus en plus pressant de la Banque mondiale et du FMI qui conditionnent leur aide à la restructuration du secteur et à l'amélioration de la transparence. Les enjeux : la très attendue intégration de l'aval de la filière et l'émergence d'une industrie locale d'engrais.

Dans cette organisation, le ministre des mines, affidé du palais présidentiel, ne dispose d'aucune marge de manœuvre. Son poste peut d'ailleurs, le cas échéant, demeurer vacant pendant de longs mois. Le président et le directeur général de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), nommés par le palais de Lomé, ne jouissent pas de davantage de latitude.