Le secteur minier zambien est sous tension depuis l'accession à la présidence, fin septembre 2011, du populiste Michael Sata. Pendant sa campagne, ce dernier avait notamment promis une meilleure redistribution des revenus miniers, premier poste de contribution au PIB du pays. Depuis, tout le débat s'articule entre partisans et opposants de la fameuse taxe de 10% sur les exportations de minerais et de concentrés. Cet impôt cible principalement les industriels du cuivre, dont la Zambie est le premier producteur africain.


La taxe, introduite dès le début du mandat du leader du Patriotic Front (PF), puis suspendue en octobre 2013 par le ministre des finances, Alexander Chikwanda, et enfin de nouveau appliquée quelques semaines plus tard à la demande de Michael Sata, déchire le pouvoir jusque dans les premiers cercles de la présidence. Payant sa gestion du dossier, Alexander Chikwanda, par ailleurs oncle du chef de l'Etat, est tombé en disgrâce, tandis que le secrétaire permanent des mines Victor Mtambo, beau-frère de la première dame Christine Kaseba, a été limogé fin 2013 pour ne pas avoir su défendre les intérêts de l'Etat.

Dans ce climat continuellement tendu, il s'agit donc pour le ministre des mines Christopher Yaluma et son équipe de conserver la confiance de l'imprévisible président zambien - la réintroduction de la taxe exceptionnelle sur les entreprises minières, suspendue en 2009, n'est pas exclue à court terme -, tout en tentant de ménager les industriels du secteur.

Dans ces conditions, les rares entrepreneurs miniers locaux qui émergent font sans surprise partie de la galaxie de Michael Sata. En parallèle, le business des consultants miniers est florissant, chacun y allant de son expertise pour auditer les revenus des compagnies minières ou encore pour conseiller l'Etat en matière de formation de main-d'œuvre locale, autre promesse phare de la campagne présidentielle.